Au Pakistan, seuls les coups d’Etat, les essais nucléaires et les sourires de Benazir Bhutto, l’ex-Premier ministre, semblent retenir l’attention des journaux. Mais la région, aux confins des mondes indien, chinois, russe et arabo-persan, est aussi dans l’œil d’un cyclone géopolitique. Pour ce reportage dans L’Express, Jean-Paul Guilloteau et moi-même avons parcouru l’intérieur du pays et sillonné tour à tour les quatre provinces principales, afin de rendre compte des complexités mais aussi des charmes de la société pakistanaise.
Dans le Pendjab, Wagah, seul passage routier avec l’Inde, l’ennemie de toujours, est le lieu d’un spectacle militaire quotidien. Comme si la frontière ne devait jamais être franchie …

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A quelques kilomètres de là, dans les ruelles de Lahore, les danseurs soufis incarnent le plus fidèlement, sans doute, l'islam traditionnel de cette région du monde. Dans le Sindh, au sud-est, visite chez les grands propriétaires fonciers et leurs employés, serfs des temps modernes. A Karachi, l'attente des ouvriers journaliers, pelle à la main, et celle des mendiants devant les restaurants témoignent de la faillite économique.
A Quetta, capitale du Balouchistan, non loin de la frontière iranienne, les tribus traditionnelles font la loi ; la prière du vendredi attire des milliers d'hommes dans les rues.
Autour de Peshawar,enfin, dans la province du nord-ouest, les réfugiés afghans se meurent dans des camps de fortune.

Non loin de là, à l'Ecole coranique de Darul Ulomm Haqqania, de nouvelles générations d'étudiants islamiques - les fameux talibans ? se préparent pour le jour où, si leurs espoirs se réalisent, ils s'empareront du pouvoir au Pakistan. Marc Epstein

Jean-Paul Guilloteau

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