Nourrir la planète

Depuis qu’il a commencé à domestiquer les plantes il y a environ 11 000 ans, l’homme a converti 40 % de la surface terrestre en terres agricoles. Dans nos océans, plus de 90 % des grandes populations de poissons ont disparu depuis les années 1950 en raison de la surpêche, et dans notre ciel, la production alimentaire est responsable de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Répondre aux besoins alimentaires toujours croissants de notre planète est devenu l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Avec une population mondiale qui devrait atteindre 9,7 milliards d’habitants à l’horizon 2050 et l’essor du niveau de vie dans les pays en développement rapide, il est estimé que la production alimentaire mondiale devra doubler au cours des trente prochaines années. Comment y parvenir sans anéantir les quelques régions et créatures sauvages qu’il nous reste ? Ce projet met en lumière l’origine de nos aliments et la manière dont ils sont produits, et observe par ailleurs certaines conséquences écologiques et éthiques du système actuel.

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Après avoir été recouvertes d’une solution topique de couleur verte pour prévenir les infections cutanées, des truies attendent d’être inséminées artificiellement dans une ferme d’élevage à Mato Grosso, au Brésil. Cette installation, qui abrite 13 500 truies, est le plus grand élevage de porcelets au Brésil. Chaque truie ici a en moyenne onze porcelets par portée et est utilisée comme truie de reproduction pendant deux ou trois années avant que sa fertilité baisse et qu’elle soit alors envoyée à l’abattoir.

Sur les hauts plateaux d’Amhara en Éthiopie, à une altitude de 2 500 mètres, des villageois récoltent délicatement à la main des tiges de teff. Cette céréale hautement nutritive, l’une des premières à avoir été domestiquées, nourrit aujourd’hui quelque 50 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, en proie à l’insécurité alimentaire. Malgré sa résistance à la sécheresse, les rendements sont faibles.

Fin août, quelque 600 moutons descendent des pâturages situés au-dessus du glacier d’Aletsch, dans le canton de Valais, en Suisse. Le troupeau a passé l'été sur des pentes escarpées, sous la surveillance d’un seul berger. Dans les années 1970, lorsque la route de migration annuelle a été coupée par le recul du glacier, cet étroit sentier a été dynamité dans la paroi du canyon pour maintenir l’accès à ce pâturage alpin isolé.

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