Chaque fois qu’il découvrait une nouvelle excentricité de son pays, mon grand ami américain Josh Ewing, rarement étonné, le plus souvent amusé et quelquefois consterné, s’exclamait : « Only in America! » Ce qui voulait dire : « Il n’y a qu’en Amérique qu’on peut voir ça ! » Pour le meilleur et pour le pire. Et il est vrai que ce pays de pionniers, de découvreurs, expérimente, explore, pousse les choses à l’extrême, dans une recherche effrénée et quelquefois naïve du bonheur ; ce rêve américain, cet « American Dream », qui va des baskets au rock’n’roll, de la climatisation à la bombe atomique, des autoroutes de l’information (Internet, Facebook) aux autoroutes tout court, en deux mots le progrès, et même son inverse puisque tout est possible aux États-Unis. Un exemple : les Amish qui s’habillent en noir, se déplacent en carriole à cheval et ont arrêté tout changement au milieu du XIXe siècle.

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La société américaine, toujours en marche (rarement en marche arrière malgré tout), toujours à la découverte d’une nouvelle frontière, valorise l’éclatement, l’exceptionnel, et en définitive accepte comme norme une certaine forme de déséquilibre. C’est ce qui, pour nous Européens, représente l’excès américain, un grain de folie qui, à la fois, découle du monde moderne et le remet en question. Même dans ses formes les plus conservatrices, cette société intègre des éléments de fantastique, d’étrange ou d’insolite.

Cette exposition présente des images faites sur une période de plus de trente ans. Ce sont des images faites en Amérique plutôt que des images d’Amérique, des images de mon Amérique à moi, une Amérique insolite qui est en même temps banale, complètement folle et plus que raisonnable. « Only in America!! »

François Le Diascorn (À la mémoire de mon ami Joshua Ewing)

François Le Diascorn

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