Ce mot revient souvent lorsque l’on parle de journalisme, de photo-journalisme. Nos confrères de plume peuvent rendre compte de sensations, de l’environnement, utiliser des informations recueillies ailleurs, évoquer des odeurs. Nos camarades de la TV, plus proches de nous ont le mouvement, le son, la possibilité du commentaire ainsi qu’une vision à 360°.

Comment un reporter-photographe peut–il être objectif alors que son champ de vision est étroit, étriqué même par rapport à l’importance ou l’étendue des faits dont il doit rendre compte ? De plus c’est lui qui choisit son cadre et le moment où il va déclencher, donc témoigner. Alors, Objectif ou Parti pris ? Est ce important ?

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Quel souvenir garderions nous de la guerre d’Espagne sans Capa ? de la Corée sans les fresques de Duncan, de la bataille d’Iwo Jima sans Joe Rosenthal, la prise du Reichstag par l’armée rouge sans Khaldei, et la guerre du Vietnam sans Burrows, Mac Cullin, Philip Jones Griffith et enfin le chef d’œuvre de Marc Riboud avec la fille à la fleur dans les émeutes de Washington DC ?

Ces icônes sont elles objectives ou suggestives ? Rien n’est sûr mais, ce qui est certain c’est qu’ elles ont été réalisées par des hommes honnêtes qui ont témoigné avec humilité et prétention aussi pour que l’on se souvienne. Bien modestement, pendant 20 ans j’ai essayé de témoigner honnêtement des choses, des gens et des évènements de la vie d’un reporter. J’ai essayé de voir clair. Ce n’est pas facile .

Henri Bureau

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