Connectez-vous ou inscrivez-vous gratuitement pour continuer la visite
Accéder à tout le contenu exclusif de cette édition
Minerais de sang
Francisco Proner
Mariana, Brumadinho et Maceió portent les cicatrices de tragédies environnementales qui ont bouleversé la terre et la vie des Brésiliens. Conséquences d’un extractivisme prédateur et historique en Amérique latine, ces tragédies révèlent les crimes commis par les géants multinationaux et la logique inhumaine qui gouverne cette industrie.
Le 5 novembre 2015, le barrage de Fundão a cédé à Mariana, dans l’État de Minas Gerais, provoquant la pire catastrophe environnementale de l’histoire du Brésil. Près de 43 millions de mètres cubes de résidus miniers se sont soudainement déversés dans la nature, tuant 19 personnes, ensevelissant le village de Bento Rodrigues et contaminant l’eau des rivières dans un périmètre de 700 km. Les poissons et autres animaux aquatiques ont été décimés. Les populations locales ont été privées de leur source d’eau potable et exposées à des risques sanitaires. Les effets à long terme sur l’environnement et la santé sont irréversibles. Selon les chiffres officiels, plus de 700 000 personnes ont été affectées, parmi lesquelles des paysans, des Quilombolas (membres de communautés de descendants d’esclaves fugitifs) et des indigènes de 46 municipalités.