Voilà maintenant quatre ans que j’ai fait mes premières photos sur ce projet qui retrace l’histoire de la migration des Roms au fil des siècles. Depuis, et suite à différents voyages dans plusieurs pays, occasionnant de multiples rencontres, j’ai appris à mieux connaître la culture de cette société à part entière, et qui ne cesse de me fasciner.

J’ai eu l’occasion de réaliser ce travail photographique et documentaire, collaborant avec l’U.N.E.S.C.O et avec le soutien de la Fondation Hachette, en Inde, en Bulgarie, en Roumanie et en France. Dans chacun de ces pays, j’ai rencontré des groupes de Roms, relevé des éléments d’histoire pour expliquer les origines et aussi l’évolution du mode de vie de ces sociétés, qui commencent à se sédentariser alors que jusqu’à présent elles étaient en perpétuel déplacement.

L’Inde, pays d’origine des Roms, est aussi le point de départ des “colonies” Roms. Mon but est de retracer le parcours originel, qui se situe en Inde dans ce qui est actuellement le Rajasthan, que les Roms ont poursuivi depuis leurs premières migrations remontant aux alentours de l’an 1000.

Certes, les origines mêmes des Roms, et les raisons pour lesquelles ils sont partis de l’Inde sont, aujourd’hui encore, source de débats pour les spécialistes. De fait, la société Rom étant de tradition orale, les chercheurs ne peuvent s’appuyer sur des archives. Mon objectif est donc de proposer et suggérer, en m’inspirant des recherches tsiganologues les plus reconnues, une étude comparative entre les Roms d’Orient et ceux d’Occident (étude photographique portant sur les traits physiques, les activités sociales traditionnelles, les coutumes, les modes de vie…). Il est cependant concevable que les Roms soient originaires du nord de l’Inde, et plus précisément de la région du Rajasthan. Nombre de chercheurs s’appuient sur la théorie selon laquelle les Roms seraient les “héritiers” de deux tribus indiennes existant encore de nos jours : les Gaduliya Lohar et les Banjara.

De nos jours, le mode de vie des Roms a passablement évolué ; la sédentarisation et leur intégration dans les sociétés locales sont aussi de plus en plus marquées. Il reste à savoir si cette civilisation n’est pas en train de connaître un changement de vie tel qu’elle risque de perdre sa spécificité.

Tiane Doan de Champassak

Je tiens à remercier la Fondation Hachette et son jury pour l’aide qu’ils ont bien voulu m’accorder pour la réalisation de ce projet.

Tiane Doan Na Champassak

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