Cette exposition est un reportage visuel sur ce que font les femmes pendant et après la guerre. En cette fin de siècle, la guerre touche de plus en plus les civils. Par conséquent, les premières victimes en sont les femmes et les enfants.
Ce sont principalement les femmes qui doivent faire face au bouleversement de la vie quotidienne; ce sont elles par qui les soins et la médiation arrivent.
Mais si elles en ont l’occasion, nombre d’entre elles prennent les armes et vont se battre sur le front, ou encore assurent avec enthousiasme un travail traditionnellement réservé aux hommes.

Le corps des femmes peut lui-même constituer un terrain de bataille. Le viol est une arme couramment utilisée en temps de guerre. La violence sexuelle à l'encontre des femmes constitue une façon de faire pression sur les hommes et de soumettre à la terreur des communautés entières. Les conséquences sont néfastes tant au plan personnel qu'au plan social.

L'exposition débute et se termine par le Vietnam. C'est là, dans les années soixante, que je me suis forgé mes convictions politiques. La photo de Phuong, né sans yeux justement à cause de cette guerre, fut difficile à prendre. J'ai trouvé difficile d'affronter les répercussions de la guerre sur les innocents, et je n'arrive pas à imaginer ce que serait la vie sans vision (dans tous les sens du terme) – un sens qui constitue le fondement de tout mon travail.

Que les enfants représentés sur ces photos ne vivent jamais dans la peur de la violence comme leur mère.

Jenny Matthews

Jenny Matthews

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