Le sida en Afrique est un drame invisible, inéluctable, qui se joue sur une échelle monumentale. Dans le monde, plus de 30 millions de personnes sont touchées par le virus du sida. Plus de 22 millions d’entre elles vivent en Afrique.

Les pays africains sont parmi les plus pauvres de la planète. Aujourd’hui, outre une série de graves problèmes sociaux et politiques, c’est la perte potentielle d’une grande partie de leurs forces vives qui menace ces nations. Dans plusieurs grandes villes africaines, plus d’un tiers des adultes sont séropositifs. Un nombre croissant d’orphelins doit être pris en charge par des tantes, des oncles ou des grands-parents dont les ressources assurent à grand peine la subsistance.

Ces images présentent la dimension humaine de l’épidémie et son impact sur les populations de quatre pays sub-sahariens : la Zambie, le Zimbabwe, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Ces reportages ne se veulent aucunement exhaustifs. Ils ne constituent qu’une réaction photographique à ce que j’ai vu du drame africain, une histoire rarement rapportée de façon visuelle.

Documentaire sur la vie de ces familles frappées de plein fouet par la maladie, ces images montrent le travail fait localement par tant de gens dévoués, dont certains sont séropositifs eux-mêmes, pour lutter contre ce fléau par le biais de l'éducation et des soins. En Afrique, comme ailleurs, les porteurs du virus et les malades commencent à se mobiliser, à remettre en question les idées reçues et à aider leur communauté à vaincre le virus. Absence de structures d'enseignement, soins de santé primaire médiocres, atomisation sociale résultant des déplacements des travailleurs migrants, faible rôle reconnu aux femmes; les obstacles sont nombreux et contribuent à l'avancée de la maladie.

En dépit des statistiques horrifiantes, on ne sait que très peu de choses sur le virus du sida en Afrique. Il n'est que trop facile de dépeindre le drame de la mort; il est moins aisé de décrire la souffrance muette de communautés qui ne seront plus jamais les mêmes.

Remerciements : Ce travail effectué depuis sept ans n'aurait jamais pu être réalisé sans le soutien et les encouragements considérables de nombreuses personnes et organisations, tant en Grande-Bretagne qu'en Afrique. Je suis infiniment redevable à Positive Lives, qui m'a donné l'inspiration pour ce projet, ainsi qu'à mon agence, Network Photographers, et son directeur, Neil Burgess, qui me soutiennent depuis plusieurs années.
Une grande partie du reportage a été financée grâce au Prix Eugene Smith pour la Photographie Humaniste. Mon dernier voyage à Ndola a été facilité par Chistian Aid qui, en collaboration avec le Terence Higgins Trust, a aussi parrainé cette exposition.
Je souhaite également remercier Ros Coleman, Tim Manchester, Mitchell Warren, PSI (Population Services International), CAFOD, Dr. Aschwanden, les capitaines Dean Pallant et Lena Jwili, Soeur Margaret, Lyndall Stein et Colin Jacobsen.
Je tiens également à remercier les nombreuses personnes en Afrique qui m'ont si généreusement permis de photographier leur vie.

Exposition co-produite par L'Express

Gideon Mendel

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