Paris Match est d’abord un magazine d’actualité. Il le prouve une nouvelle fois avec cette rétrospective, presque au jour le jour, des révoltes qui ont enflammé la Tunisie, l’Égypte et la Libye. Pour couvrir ces événements exceptionnels qui se sont enchaînés avec une rapidité inouïe, nous avons déployé les grands moyens : 24 photographes ont travaillé sans relâche depuis la mi-décembre 2010, quand l’immolation par le feu d’un jeune « diplômé-chômeur » tunisien a mis le feu aux poudres. Au total, Match a publié plus de 150 pages de reportages photo sur le « printemps arabe ». La « révolution du Nil » a fait la couverture, et 10 titres de une ont été consacrés à ces soulèvements populaires qui bouleversent la vie de dizaines de millions de personnes.

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À l’heure de la mondialisation, Paris Match réaffirme son intérêt historique pour l’international. Et sa vocation essentielle à produire des images fortes, vraies. Sans fard ni concession. Cette exposition vous embarque sur le terrain. En première ligne. Au plus près de l’action. Comme si vous y étiez. Avec les manifestants tunisiens matraqués par les nervis du régime, vous vivez, la peur au ventre, les dernières heures de la dictature de Ben Ali. Sur la place Tahrir du Caire, désormais un symbole pour tout le monde arabe, vous campez pendant deux semaines, et soudain vous éclatez de joie quand le vieux raïs consent enfin à lâcher le pouvoir. En Libye, à Misrata, l’un de nos collaborateurs, l’Américain Chris Hondros, a payé de sa vie cette quête de la réalité, du moment qui parle, qui informe. Comme au Vietnam dans les années 1970, en Amérique centrale dans les années 1980, en ex-Yougoslavie dans les années 1990, les photographes ont risqué leur peau pour témoigner. Débusquer les snipers tapis sur les toits, protéger ses boîtiers, changer d’hôtel chaque soir pour ne pas être repéré par d’éventuels preneurs d’otages, tenter, surtout, d’échapper aux armes lourdes, c’est toute une stratégie de survie. Personne n’en ressort indemne. Même si la liesse des foules populaires qui accompagne le départ des tyrans vous met du baume au cœur. Alors que tous les événements mondiaux sont couverts par des millions de smartphones, le printemps arabe a confirmé l’émergence d’une nouvelle génération de photographes. Dans la grande tradition du photojournalisme. Convertis depuis longtemps au numérique, nos reporters sont néanmoins des vrais pros. Les plus vieux ont « fait leurs classes » au Nicaragua et en Bosnie, les plus jeunes en Irak et en Afghanistan ; tous savent conjuguer technique et témérité. C’est la formule magique de cette épopée en images à laquelle nous vous invitons.

Olivier Royant
Directeur de la rédaction de Paris Match

Paris Match

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