« Le passé n’est jamais mort. Il n’est même jamais passé. » William Faulkner

Lorsque le sénateur Barack Obama citait ces mots de William Faulkner en 2008 dans un discours sur la question raciale aux États-Unis, il expliquait aux citoyens américains que si les choses avaient changé, elles restaient pour autant inchangées. Après son élection à la présidentielle de 2008, nombreux étaient ceux qui pensaient que le pays serait guéri du racisme et qu’il appartiendrait au passé.

Or, pendant les huit années du mandat de Barack Obama, différents groupes ont vu le jour, comme le Tea Party et des milices armées. Avec le soutien des médias de droite qui leur ont fourni une plateforme, ces groupes se sont renforcés. De fausses informations se sont propagées à travers le pays, prétendant qu’Obama n’était pas de nationalité américaine et était musulman, tout pour remettre en question sa légitimité à être président.

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Ce climat a conduit à l’élection de Donald Trump, dont la campagne reposait sur des slogans tels que « Make America Great Again » et « Build the Wall » (Rendons sa grandeur à l’Amérique, et Construisons le mur). Trump jouait le jeu de l’Amérique blanche pour qu’elle se rallie à sa vision de la nation. Il exploitait la peur des électeurs blancs, la menace du grand remplacement.

Trump au pouvoir et les nationalistes blancs décomplexés, les graines du nationalisme ont été semées à une époque où le public américain n’avait plus de souvenir direct du fascisme, du nazisme ou des lois ségrégationnistes Jim Crow. Selon un sondage récent, aux yeux de 31 % des Américains, dont 41 % de jeunes de 25 à 35 ans, l’extermination de six millions de Juifs pendant l’Holocauste n’est pas un fait historique ; 15 % estiment qu’il est acceptable aujourd’hui d’arborer des symboles du nazisme, et 11 % qu’il est acceptable de défendre des thèses néo-nazies. Et tandis que les partisans de « Black Lives Matter » sont qualifiés de terroristes, le nationalisme blanc se banalise.

Ces images témoignent de la situation aux États-Unis, de la période précédant l’entrée en fonction de Donald Trump jusqu’aux élections de mi-mandat de 2022. Elles retracent la bataille qui se livre pour conquérir le cœur et l’esprit des citoyens américains.

Mark Peterson

Mark Peterson

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