Le 29 décembre 1996, l’ancien mouvement de guerilla, l’Unité Révolutionnaire Nationale guatemaltèque signe un accord qui semblait alors illusoire : après 36 ans de guerre civile, la paix au Guatemala.

Les plaies encore ouvertes d’un peuple accablé par le conflit armé le plus important en Amérique Centrale semblaient faire mentir cette nouvelle donne : la reconstruction d’un pays fondé sur la construction de la paix.

Un an et demi plus tard, le Guatemala se débat pour asseoir cette nouvelle plateforme de paix encore fragile, alors que les atteintes aux droits de l’homme continuent d’être commises, certes à une moindre échelle. Et une nouvelle guerre voit le jour : la guerre de l’ignorance, de la pauvreté et de la faim dans ce pays qui compte 11 millions d’habitants.

La violence se perpétue et le désir d’une reconstruction nationale semble difficile à atteindre pour des citoyens qui n’appréhendent que la violence comme unique élément de survie.

Les Guatémaltèques, victimes de rapts et d’agressions évoluent dans un Etat où règne l’insécurité et où les droits, bien qu’existants, ne sont pas appliqués.

Selon le huitième rapport de la mission des Nations Unies pour le Guatemala (MINUG), pour la période allant du 1 juillet 1997 au 31 mars 1998, les experts ont enregistré 109 cas de violations de droit à la vie, 78 cas d’atteinte à la liberté individuelle et 957 cas d’atteinte à la sécurité des personnes.

Les experts des Nations Unies sont toujours préoccupés par la gestion du système juridique guatémaltèque où, en dépit des efforts du gouvernement et de la société civile et la coopération internationale, la paix continue d’être qualifiée de « fragile ».

Le 26 avril dernier, Monseigneur Juan Gerardi, archevêque du diocèse du Guatémala, a été battu à mort sans que le crime ait été élucidé et ses agresseurs jugés. Deux jours auparavant, Monseigneur Gerardi avait présenté son rapport sous « Guatemala Plus Jamais », un document contenant les témoignages sur les violations commises durant cette guerre civile.

La fragilté du pays est accrue par la pauvreté qui touche près de 50% de la population (ce chiffre est non-officiel). Les perspectives en matière de santé, d’éducation et d’emploi tant dans la capitale qu à l’intérieur du pays sont catastrophiques, pour un pays comme le Guatémala dont la population multi-ethnique et multi-raciale possède 22 langues indigènes avec l’espagnol.

Selon une étude menée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), 70% des enfants (soit 4 millions) souffrent de malnutrition et de façon dramatique pour la moitié d’entre eux. Le gouvernement doit doubler ses crédits dans le domaine de l’éducation pour en améliorer la qualité et le suivi.

Cependant la communauté internationale ne cesse d’observer le Guatémala, un pays où l’indifférence a disparu avec la guerre, un pays qui n’a pas perdu espoir et qui continue à battre le pavé pour demander plus de justice, d’égalité et ce désir de paix qui tarde à venir.

Lorna CHACON AFP Guatemala

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Jorge Uzon

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