Avec la partcipation du Figaro Magazine

En octobre 2022 s’achèvera la douzième expédition de la Fondation Tara Océan. Lancée fin 2020, la mission Microbiomes s’était fixé comme vaste ambition d’étudier le peuple invisible de l’océan ; ces organismes microscopiques, encore mal connus des scientifiques, qui constituent pourtant la pierre angulaire de l’écosystème marin. Embarqués à bord de la mythique goélette dans le sillage des grands navires d’exploration comme le HMS Beagle de Darwin ou l’Endurance de Shackleton, des biologistes et biogéochimistes du monde entier ainsi que des marins émérites se sont succédé pendant vingt-deux mois pour parcourir les mers jusqu’aux confins de notre planète.

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Entre autres chapitres de cette mission Microbiomes, cette exposition se concentre sur un segment très particulier dans l’histoire de Tara Océan : une grande expédition en mer de Weddell, à l’est de la péninsule antarctique. Dans ces eaux glaciales des soixantièmes déferlants jalonnées d’icebergs gigantesques, l’équipage de Tara a souhaité étudier l’effet de la fonte des glaces sur la composition d’une mer qui agit naturellement comme l’un des plus grands puits de carbone de la planète. Près de 30 % du CO2 émis par l’activité humaine est séquestré par l’océan – et à lui seul, l’océan Austral capture 40 % de cette quantité. Comprendre comment cet écosystème réagit à la fonte des glaces – fonte qui s’accélère dangereusement comme en témoignent les températures records enregistrées en mars 2022 en Antarctique – est donc d’une importance primordiale pour anticiper les changements auxquels notre espèce sera confrontée.

Tandis qu’aujourd’hui la plupart des expéditions océanographiques sont organisées à bord de grands navires ou d’imposants brise-glaces, la Fondation Tara Océan continue de défendre son modèle amorcé en 2003, prouvant que de sérieuses études scientifiques peuvent être menées à bord de voiliers moins coûteux, avec moins d’impact environnemental, mais aussi avec une plus grande souplesse technique et logistique. Grâce à des partenariats avec l’UNESCO, l’Union européenne et des laboratoires scientifiques internationaux, Tara Océan a su repenser la manière de faire de la recherche fondamentale. Et ainsi continuer à explorer notre monde comme les navigateurs d’antan.

Vincent Jolly, grand reporter au Figaro Magazine

Maéva Bardy / Fondation Tara Ocean

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© Julie Lhéraut
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