Tu ne meurs pas

Lorsque la révolte des Iraniennes et Iraniens survient à la mort de Mahsa (Jina) Amini, le 16 septembre 2022, très peu d’images sont à la disposition des journaux pour dire ce qui se passe réellement en Iran. Les agences d’information sont saturées de photos fabriquées par le régime et sont, indirectement mais fortement, sommées de ne pas envoyer de journalistes pour couvrir les manifestations. Aucun visa n’est accordé aux journaux.

Pourtant, sur Twitter et Instagram, il est possible de suivre jour après jour, heure après heure, le soulèvement en marche. Les réseaux sociaux donnent à voir un témoignage direct, photographié, filmé par les Iraniens eux-mêmes, une vérité parallèle à la version des faits selon le régime.

iran_revoltes_006.jpg

Nous décidons donc de constituer notre propre corpus et de le vérifier. Autour de nos journalistes et de deux experts iraniens, Farzad Seifikaran et Payam Elhami, une petite équipe se met en place. Grâce au travail d’archivage de ces images, à leur connaissance des lieux et de la langue, nous avons pu vérifier les photos et vidéos, suivre et restituer à nos lecteurs l’ampleur de ce soulèvement historique. Ces images diffusées sur les réseaux sociaux nous ont renseignés sur des faits que nous avons examinés avec attention, jusqu’à ce qu’ils soient vérifiés par des journalistes.
Le monde n’a jamais été autant photographié, les photojournalistes jamais aussi nombreux, pourtant l’information par l’image, vulnérable et décisive à la fois, n’aura jamais autant échappé aux professionnels.

C’est cette chaîne journalistique de confiance qui assure aux lecteurs, en bout de chaîne, la véracité de ce qu’ils voient.

Nicolas Jimenez, directeur de la photographie au journal Le Monde & Marie Sumalla, rédactrice photo

Commissaires d’exposition :
Marie Sumalla, rédactrice photo,
et Ghazal Golshiri, journaliste / Le Monde

Remerciements Aux photographes et journalistes iraniens, et particulièrement à Elaheh Mohammadi et Niloufar Hamedi qui ont immortalisé, avec leur appareil photo et leur plume, la mort de Mahsa Amini et son enterrement. En détention depuis septembre 2022, elles encourent des peines très lourdes pour avoir exercé leur métier de journaliste. À Farzad Seifikaran, Nicolas Jimenez, Jean-Philippe Rémy, Madjid Zerrouky, et à nos amis en Iran sans qui cette exposition n’aurait pas pu exister.

Collectif de Photographes Iraniens

visapourlimage_placeholder.jpg
Voir les archives