Depuis septembre 2001, environ mille Israéliens et trois fois plus de Palestiniens ont été tués lors d’attentats suicide et de raids aériens. Le processus de paix s’enlise et les espoirs suscités par les accords de paix d’Oslo se sont presque tous évanouis. L’équipe de photographes d’Associated Press (Palestiniens, Israéliens et autres nationalités) photographie depuis trois ans les luttes quotidiennes, des deux côtés du conflit, afin de présenter cette implacable réalité à la une de milliers de journaux dans le monde. Ils photographient non seulement le conflit tel que nous le connaissons, mais aussi la vie de tous les jours, les joies et les peines qui font partie intégrante de la couverture quotidienne de la région par Associated Press, pour le compte de nombreux journaux et magazines. Les photographes qui travaillent pour les agences de presse découvrent rapidement qu’exercer ce métier en Palestine et en Israël est une aventure quotidienne fascinante.

ap_jeru_visa_184.jpg
ap_jeru_visa_185.jpg
ap_jeru_visa175.jpg

En moyenne, 70 photos sont envoyées chaque jour au hub de Jérusalem, où elles sont éditées, sélectionnées, reçoivent une légende et sont transmises instantanément par satellite à des milliers de journaux et autres relais de l’information de par le monde. Les bons jours, vingt photos sont retenues. Indépendamment de ce qui se passe ailleurs dans le monde, la Terre Sainte reste le lieu le plus couvert, le plus photographié et dont on parle le plus ; peut-être parce que c’est là que tout a commencé, peut-être parce que résoudre ce conflit-là en résoudrait d’autre, par un effet domino.

Aucune autre affaire n’est suivie avec autant d’attention. C’est le seul endroit où, en tant que photographe et donc que journaliste, on NE PEUT se permettre AUCUNE erreur. Aussi minime soit-elle, car tout peut se transformer en dispute politique internationale du jour au lendemain. Plusieurs des photographes dont les photos sont exposées ici n’ont jamais pensé devenir journalistes professionnels. Mais pour eux c’est une question de survie : raconter l’histoire telle qu’ils la voient, là où ils vivent et meurent.

En un sens, c’est le photojournalisme à l’état pur. Rendre compte de ce qui se passe chez soi. Leurs photos montrent des événements qui ont eu lieu dans leurs villages, dans leurs villes, dans leur pays. Et leur seule ambition est de témoigner de ce qu’ils voient, de ce qu’ils vivent.

Les photographes étrangers vont et viennent. Les Nasser, les Mohammed et les Adel restent. Parce qu’ils ne peuvent pas partir. Mais ce qui unit tous ces journalistes, c’est la passion, la volonté de rendre compte avec honnêteté de l’histoire qui s’écrit sous leurs yeux. Le résultat, vous le découvrez : la réalité, sans trucages, sans mise en scène, sans artifices, juste la vérité, vue par ceux qui la vivent en direct.

Collectif de photographes The Associated Press

visapourlimage_placeholder.jpg
Voir les archives