Ecrire, oui, j’aurais aimé écrire ce que j’ai vécu tout au long des événements importants qui ont marqué notre planète. Incapable de tenir une plume au-dessus d’une page blanche, je me suis appliqué à le faire avec mes différents objectifs. Dans un sens, la photo est un témoignage que vient compléter l’écrit, et vice versa. Lorsqu’on arrive à ce que l’image se passe de légende, qu’elle montre et démontre un moment, une activité, un lieu dans toute son intensité, on a gagné.

Pour être compris, l’écrit et l’image ont besoin des mêmes outils, en même temps : l’oeil, l’esprit et la sensibilité. Le texte et la photo forment un tout, une force que rien ne pourra jamais séparer.

C’est pour cela que notre présence sur les événements d’actualité, préservatrice de liberté, reste indispensable. Le photoreportage garde toute sa place à côté de la télévision, élement différent et complémentaire. Certains ont dit : la télé a tué le photojournalisme !

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Pourquoi pas le journal lui-même ! La responsabilité en revient aux rédacteurs en chef qui se doivent d‚offrir à leurs lecteurs un journal plus attractif grâce au choix des articles et des photos qui les accompagnent («Le Monde» agrémente ses colonnes de photos). La preuve en est qu'au XXIe siècle, la photo devient sujet de collection, d'exposition et même pièce de musée.

Les écrivains tels que Kessel, Hemingway, Bodard et bien d'autres ont été des reporters photographes avant la lettre, allant sur le terrain chercher les sujets de leurs écrits.

«La photographie documentaire, écrit Pierre Mac Orlan, est littéraire à son insu.»
Paul Valéry souligne pour sa part : «La photographie engage à cesser de vouloir décrire ce qui peut de soi-même s'inscrire.» C'est ce que ressent passionnément l'écrivain et photographe Emile Zola, considéré comme le photographe de la société du Second empire.

Michel Lipchitz

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