Aussi loin que remontent ses souvenirs, Ralph Morse a toujours voulu devenir photographe. Il dévora tous les cours de photographie proposés par le City College de New York, et trouva son premier emploi d’assistant en composant tous les numéros des photographes présents dans les pages jaunes.

En 1938, à 21 ans, il réalisait des reportages pour LIFE Magazine, puis passa salarié dès 1942. Photographe de guerre, Morse couvrit le premier débarquement à Guadalcanal et le raid sur Tokyo du général Doolittle. Il était à bord du croiseur Vincennes lorsque celui-ci sombra pendant la bataille de l’île de Savo, restant six heures et demie dans l’eau avant l’arrivée des secours.

Morse assura le reportage du débarquement des forces alliées en Normandie et de la libération de Paris, et était le seul photographe de presse américain présent lors de la capitulation des Allemands à Reims.

Passionné des expériences techniques, Ralph Morse déclare n'être spécialisé en rien, si ce n'est en "images". Il n'a plus a faire la preuve de sa maîtrise de l'improvisation et des expositions multiples. Selon George Hunt, ancien directeur de la rédaction de LIFE, "si un matériel n'existait pas, il le fabriquait lui-même".

Il a commencé à couvrir la conquête spatiale en 1958. Dès 1962, il s'était forgé une telle réputation de technicien hors pair qu'il fut l'un des deux seuls journalistes à être invités à embarquer dans une capsule spatiale pour une simulation de vol lunaire durant 12 heures. Avec l'aide de la NASA, il pu monter des appareils-photo sur des queues de fusée, des tours de lancement, des mâts ombilicaux et des tôles de protection. Certains de ces appareils ont fait l'objet de lancements imprévus, d'autres se sont retrouvés écrasés ou incinérés, mais Morse soutient qu'en regard du potentiel photographique, le jeu en valait bien la chandelle.

Pour assurer une bonne couverture des vols spatiaux habités, Morse faisait de tout pour apprendre à connaître à fond tous les pilotes, leurs épouses et leurs enfants. C'est ainsi qu'il partagea des parties de pêche, de voile et de ski nautique, établissant avec eux une réelle complicité. Il vint à faire pratiquement partie de ce groupe de pilotes d'élite; leurs plaisanteries sur sa persévérance et son enthousiasme n'étaient que le reflet de l'admiration qu'ils lui vouaient.

Si vous au photographe hâbleur, alerte et dynamique qu'est Morse quel est le reportage le plus intéressant qu'il ait jamais réalisé, il vous répondra: "Je pense que celui qui m'enthousiasme le plus, c'est toujours celui sur lequel je suis en train de travailler".

Ralph Morse

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