Femme et photographe, je n’avais pas manqué de remarquer ces femmes qui vivent dans la rue : le point de départ d’un sujet qui m’a emmenée plus loin au fil des mois. Des SDF tout d’abord, des toxicomanes, des filles de l’Est, des secondes épouses délaissées par leur maris, des personnes en souffrance psychique, des victimes d’inceste, de violences diverses, des sexagénaires qui ne retrouveront jamais un emploi, des demandeuses d’asile…un concentré de misère au quotidien pour ces femmes seules dans la vie et dans la ville.

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L’épuisement commun à toutes les femmes en errance cache des journées diverses : travail au noir en restauration pour des salaires de misère, multiplication des démarches administratives et sociales, recherche d’un travail ou d’un toit, manche, prostitution…même la pure attente, afin de voir passer la journée jusqu’au prochain asile nocturne, épuise et défait les courages.

En 2000 à Paris, plus de 5000 femmes ont appelé le numéro d’urgence « 115 » pour les sans abris. Un tiers des usagers des services d’aide aux sans-domicile en France sont des femmes. Le nombre de femmes à la rue ainsi que leur proportion dans le monde de l’errance augmente à Paris et en province. Ces femmes, d’âges très disparates (de 15 à 75 ans) sont le plus souvent seules mais beaucoup sont aussi à la rue avec des enfants.

Je n’ai pas la prétention de régler leurs problèmes. Mais je tenais juste à montrer cette réalité qui nous est proche et que tous les jours nous voyons. Cela peut arriver demain à n’importe laquelle d’entre nous…

Diane Grimonet

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Nathalie Guillery
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