Lauréat du Prix Pierre & Alexandra Boulat 2023

« La città invisibile » (La ville invisible) est un projet photographique qui explore les racines des maux sociaux, économiques et culturels qui gangrènent la ville de Naples. J’ai passé des années à documenter les conséquences de politiques inefficaces et de l’inaction des pouvoirs publics.

Mon travail vise à révéler le côté sombre des inégalités économiques, de l’injustice sociale et de la ségrégation urbaine. J’ai voulu raconter les histoires de personnes qui luttent pour survivre dans les endroits les plus marginalisés, tels que Afragola, Caivano, Ponticelli, Secondigliano, Torre Annunziata, Pianura et Scampia. Autant de quartiers qui ont vu le jour au lendemain du tremblement de terre de 1981 afin de reloger les populations déplacées du centre-ville. Mais, érigés selon des pratiques malhonnêtes au mépris des normes de construction, ils sont devenus des lieux de vie où règnent précarité et violence, où les résidents sont piégés dans la misère, vivant dans un environnement qui se dégrade, entourés d’armes et de drogue.

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Naples a un taux de criminalité élevé, et la ville est confrontée à la « pauvreté scolaire » avec de plus en plus de jeunes entrant dans la catégorie des « NEET », c’est-à-dire sans emploi, sans diplôme et sans formation. Les perspectives d’avenir pour les jeunes sont étroitement liées au milieu familial et socio-économique. Vivre dans ces quartiers à la périphérie de la ville augmente le risque de décrochage scolaire et de délinquance, ce qui à son tour renforce le sentiment d’insécurité, alimentant ainsi un cercle vicieux qui ne fait que détériorer davantage les conditions de vie.

Paolo Manzo

Paolo Manzo

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