Un peu avant neuf heures du matin, le samedi 8 octobre 2005, un tremblement de terre dévastateur a secoué les montagnes du Cachemire, région frontalière densément peuplée que se disputent l’Inde et le Pakistan. Les secousses ont été ressenties de Kaboul, en Afghanistan, à New Delhi, en Inde. Lorsque la poussière est retombée, il ne restait qu’un paysage de cauchemar et de destruction. Les chiffres sont terrifiants : un séisme d’une magnitude de 7,6 sur l’échelle de Richter, 75 000 personnes tuées sur le coup, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants, des bâtiments et des villages entiers rasés sur une superficie de 20 000 km2, plus de trois millions de personnes restées sans abri, et des années d’efforts pour transformer le flanc abrupt des montagnes en cultures en terrasses et en terres arables anéanties en un instant. Des vies et des maisons en ruines. Des milliers de personnes abritées sous des tentes menacées de périr de froid, d’autres, prises au piège dans des villages détruits, coupées du reste du monde, les routes ayant disparu.

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Les hélicoptères sont alors devenus le seul espoir, mais pas en nombre suffisant et trop souvent contraints par le mauvais temps de rester au sol. De nombreuses familles ont envoyé les femmes et les enfants dans des campements installés à la hâte dans les vallées alors que les hommes demeuraient sur place pour protéger ce qui restait de leurs biens et de leurs maisons. Seule cette présence dans des foyers désormais en ruine empêchait les voisins plus chanceux dont la maison n'avait pas été détruite de confisquer leurs possessions. Le monde n'a réagi que lentement. D'aucuns ont parlé d'un effet de lassitude suite au tsunami. Dans une course éperdue contre la montre ; avant l'arrivée imminente de l'hiver et dans des conditions extrêmement difficiles pour les survivants, les premiers secours sont enfin arrivés. La frontière fermée entre l'Inde et le Pakistan n'a pas facilité les choses, pourtant, dans un premier temps, l'ampleur de cette catastrophe a rapproché les ennemis jurés et un nouveau poste frontière a été ouvert pour faciliter les opérations de secours.

Jan Grarup

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