Quand, à l’automne dernier, je me suis laissé convaincre de présenter une exposition et quand l’équipe de Visa pour l’Image m’a demandé de leur donner «plein de photos», j’ai entrepris, laborieusement, de retrouver, éditer et scanner dix-sept années de travail pour Associated Press. Il m’a fallu plusieurs semaines d’un travail minutieux pour rassembler une première série de quatre cent cinquante photos éparpillées sur plusieurs disques durs à Amsterdam et des pellicules archivées à New York. Une collection de fragments issus de la couverture quotidienne de l’information pour les plus grandes agences de presse du monde.

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Des morceaux, des bribes, des impressions et, surtout, des souvenirs ont refait surface; c’était comme descendre à la cave et ouvrir les malles que l'on a rangées depuis longtemps et dans lesquelles, parfois, on retrouve de petites boîtes que l’on avait oubliées..... Depuis déjà 17 ans, je vois la souffrance engendrée par la violence et la guerre, j’ai vu ce qui se passe lorsque les structures de la société s'effondrent, j’ai vu ce que les hommes sont capables d’infliger aux hommes. J’aurais pu devenir cynique, je ne le suis pas. Je refuse de baisser les bras et je puise ma force dans cette aptitude qu’a l’être humain à rester humain, à ressentir de la compassion, à rester fort et à garder la tête haute même dans les moments les plus sombres.

Peter Dejong

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