Pays plat et de faible altitude (en grande partie à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer), le Bangladesh compte parmi les nations les plus vulnérables face au changement climatique. Bien que les habitants ne soient que peu ou prou responsables des problèmes environnementaux qui les affligent, des millions d’entre eux sont néanmoins voués au statut de réfugiés climatiques. La pauvreté et la forte densité de population ne font qu’assombrir ce triste tableau. Si la bataille semble perdue d’avance, c’est compter sans la résilience et la créativité des Bangladais. Ce reportage montre les effets du changement climatique et les efforts de tout un peuple pour repousser la montée des marées.

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Selon de récentes estimations, le Bangladesh concentre quelque 160 millions d’habitants (soit le 7e pays le plus peuplé au monde) sur un territoire inférieur au quart de la France. Chaque année, de mai à novembre, les pluies torrentielles de la mousson inondent le pays, emportant les rivières hors de leurs lits et obligeant la population à migrer toujours plus loin. Tempêtes et cyclones sont très fréquents dans le golfe du Bengale. Entre faibles ressources naturelles, surpopulation des zones urbaines et manque d’infrastructures, le Bangladesh est devenu la victime de fléaux naturels et anthropiques. Cependant, il pourrait devenir le parangon de la lutte contre le réchauffement climatique, montrant à tous que chaque effort, du plus modeste au plus ambitieux, peut changer la donne et permettre à une population de survivre. Selon le Dr Atiq Rahman du Centre bangladais d’études avancées : « Le Bangladesh sait résister. Nous avons prouvé aux yeux du monde que nous savions nous adapter, que nous pouvions faire face au changement et que nous n’étions pas de simples victimes passives. »

Malgré de sombres perspectives d’avenir, certains signes sont toutefois encourageants, notamment la hausse du PIB et la diminution du taux de natalité suite à des initiatives nationales. Au niveau des villages, ONG et particuliers ont imaginé toute une kyrielle de solutions locales pour affronter la montée des marées : bateaux-écoles ou bateaux-hôpitaux, maisons sur pilotis, jardins flottants ou encore souches de riz résistantes aux inondations. Les actions menées dans les villages du Bangladesh ne permettront pas de stopper le changement climatique, mais elles ont au moins pour mérite de donner l’exemple, de montrer que de modestes efforts peuvent faire une grande différence, et que chaque enseignement tiré peut améliorer la vie du plus grand nombre.

Jonas Bendiksen

Jonas Bendiksen

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