1984 - Venezuela est un document sur l’héritage du président Hugo Chávez Frías et de sa révolution bolivarienne, à ses débuts une source d’inspiration pour les citoyens les plus défavorisés d’Amérique latine, mais désormais l’un des régimes les plus oppressifs de l’histoire de la région.

Lorsque Hugo Chávez a lancé sa révolution, ses partisans rêvaient d’une Amérique latine plus juste, plus libre, offrant davantage d’opportunités à chacun. Cette révolution s’adressait à des sociétés où les changements radicaux n’avaient jamais été obtenus autrement que par la lutte armée.

Mais avec le temps, le rêve s’est brisé. La révolution est devenue son propre ennemi juré, se transformant en ce qu’elle avait autrefois critiqué : une dictature. Ce récit photographique témoigne de la défaite de cette révolution et montre également les aspirations à la réconciliation qui émergent au sein de la société vénézuélienne.

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Je travaille dans ce pays depuis dix ans, et lors de mes derniers séjours j’ai constaté qu’il était au bord de l’effondrement. Vingt ans après que Chávez a engagé sa révolution bolivarienne, le Venezuela est un État en déliquescence. Le mouvement chaviste et les promesses d’une société plus égalitaire et plus juste sont un lointain souvenir. Aujourd’hui, la séparation des pouvoirs n’existe plus, et les droits fondamentaux des membres de la société civile sont constamment bafoués.

Le pays s’écroule sous la pression de la crise économique. En 2016, l’inflation s’élevait à 500 %, et selon le FMI devrait atteindre 1 000 000 % en 2019. Le pays souffre de graves pénuries de produits de première nécessité et de médicaments. Le système de santé s’est effondré et l’insécurité et la violence ont atteint des niveaux sans précédent. L’ONG Observatorio Venezolano de Violencia fait état de 28 479 meurtres en 2016, soit 91,8 homicides pour 100 000 habitants.

L’opposition a été tenue en échec par le régime, et à l’ère de Nicolás Maduro la persécution politique est une réalité. Depuis que l’héritier de Chávez est arrivé au pouvoir en 2013, la violence à l’encontre des opposants a explosé. Selon l’organisation vénézuélienne de défense des droits de l’homme Foro Penal, il y a actuellement 795 prisonniers politiques, dont 103 sans procédure formelle.

Alvaro Ybarra Zavala

Alvaro Ybarra Zavala

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