L’horloger mesure la course du temps, le photographe l’arrête. C’est autant sa liberté que sa contrainte. Libre de mettre le monde en pause le temps d’une image. Contraint par un cadre technique dont il doit s’affranchir pour embrasser du regard l’étendue de la terre. Car, pour exercer le plus beau métier qui soit, il y a un prix à payer : celui de porter une immense liberté créative au service de la stricte documentation de l’humanité. C’est l’essence du photojournalisme. Un objectif merveilleux. Une gageure. Dans la pratique, le monde n’est jamais noir ou blanc, mais tout en nuances de gris. Ses peurs tues, le chasseur d’images crues doit concilier deux réalités antagonistes : aimer le monde et le montrer tel qu’il est. Chercher le contraste, cette opposition de deux choses dont l’une fait ressortir l’autre. Mais laquelle choisir ?

bouvet_retro_027.jpg
bouvet_retro_033.jpg

Éric Bouvet

portrait_bouvet.jpg
Suivre sur
Voir les archives