Éditorial de Jean-François Leroy pour la 33e édition

Elle nous aura terriblement manqué. La lumière des projecteurs du Campo Santo devrait à nouveau illuminer nos soirées perpignanaises en septembre prochain. Six soirées de projection pour découvrir, à vos côtés, une centaine des meilleures productions photojournalistiques de l’année écoulée. Ces sujets que nous avons reçus du monde entier témoignent d’une chose : non, la planète ne s’est pas arrêtée de tourner. Bouleversées par cette pandémie qui s’est inscrite comme l’événement majeur de ce début de siècle, nos sociétés ont continué de traverser d’autres crises, de subir de nouveaux conflits. De la Birmanie au Haut-Karabakh, de l’Éthiopie à la Colombie, le Covid-19 n’aura pas réussi à essouffler la marche du monde. Et les photojournalistes sont, encore et toujours, les témoins précieux de ces chapitres de l’Histoire. Ces productions, nous les devons à leur talent et à leur dévouement, bien sûr. Mais n’oublions pas les quelques journaux et agences qui, malgré un contexte économique toujours plus difficile en France comme ailleurs, continuent d’être les garants d’une information vérifiée et fiable en envoyant leurs journalistes sur le terrain. Sans eux, la plupart des expositions qui orneront les murs du Couvent des Minimes et de l’Église des Dominicains n’auraient pu voir le jour. Dans cette époque en proie aux nouveaux obscurantismes, où l’indignation fait rage et où nous sommes à la fois acteurs et victimes d’une désinformation anxiogène, ces reportages nous permettent de réfléchir et de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons. C’est à cela que servent la lumière du Campo Santo et Visa pour l’Image : mieux comprendre, pour ne plus avoir peur.

*Jean-François Leroy