En octobre 2000, je suis parti en Israël réaliser un reportage sur les lanceurs de pierres de Gaza pour le New York Times Magazine, avec le rédacteur de presse Mike Finkel. Notre objectif était de passer un moment au côté de ces enfants qui “jouent à la guerre” contre les soldats israéliens. Je n’avais alors aucune idée précise sur celui des deux camp qui pouvait avoir tort ou raison. Notre mission ne consistait pas à établir le score quotidien, mais à passer du temps avec les jeunes de Gaza afin de mieux les connaître, et non de les juger.

A la fin de ce voyage, ce que je savais du conflit était encore plus vague qu’avant mon départ. Certains verront dans ces images de la propagande pro-palestinienne, d’autres les interprèteront comme de la propagande pro-israélienne. Pour moi, ce ne sont que des clichés illustrant ce que j’ai vu pendant mon séjour.

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A l'époque, les Israéliens disaient ne recourir aux vraies munitions qu'en des cas extrêmes ou lorsqu'ils essuyaient eux-mêmes des tirs de balles véritables. Cependant, j'ai vu quotidiennement des enfants mourir sous les (vraies) balles des Israéliens, alors que jamais je n'ai aperçu de Palestinien usant de son arme à feu lors des événements auxquels j'ai assisté.
Parallèlement, je me demandais comment les Palestiniens pouvaient permettre à leurs enfants de mettre leur vie en péril. Certes, ceux-ci ne sont pas envoyés directement au front, mais ils subissent néanmoins une pression et une influence très fortes.

La situation me paraissait presque avoir été orchestrée, tout semblait ne constituer qu'une gigantesque mise en scène pour les journalistes avides de scoops photo. Mais je me demande encore à qui peuvent bien profiter de telles "séances de photos".

Christopher Anderson

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