Göksin Sipahioglu

Après le prestigieux lycée français de Saint-Joseph à Istanbul, cet ancien international de basket, né le 28 décembre 1926 à Izmir (Turquie), entreprend des études de journalisme à l'université d'Istanbul. En 1952, il débute sa carrière comme rédacteur sportif au quotidien du soir "Istanbul Express" avant d'en devenir le rédacteur en chef. Puis il fonde, en 1957, le quotidien d'informations générales "Yeni Gazete". Trois ans plus tard, il est nommé directeur général du quotidien "Vatan". Au fil des ans, il modifie la conception de la presse en Turquie, il la modernise en privilégiant la photographie à la "une" et en faisant accélérer le processus d'impression des journaux.

Puis l'on voit ce passionné de témoignages, qui est l'un des pionniers du grand reportage en Turquie, sillonner les quatre coins du monde. En 1961, il réussit à pénétrer en Albanie d'où il ramène des images rares. L'année suivante il est le seul journaliste à entrer à Cuba pendant la crise des missiles. Un reportage qui fera la une de 45 quotidiens américains.

A partir de 1962, il devient grand reporter pour le plus important quotidien turc, "Hürriyet", pour le compte duquel il est nommé correspondant en France à partir de 1966, et son travail est diffusé par des agences françaises telles que Dalmas, Reporters Associés, Vizo et Gamma. Basé à Paris, il est aux premières loges pour couvrir mai 68. Ses photos sur les évenements ont été publiées l'année suivante dans “ Les Trublions ” de Jean Bertolino (Ed. Stock).

En 1969, il fonde, avec sa compagne, la journaliste américaine Phyllis Springer, l'agence qui porte son nom. A la fois propriétaire, directeur de la rédaction, rédacteur en chef et toujours photographe, il peut se targuer d'une longue liste de "scoops". Dotée d'un impressionnant réseau de correspondants à travers le monde, Sipa Press est aujourd'hui une des premières agences photographiques mondiales.

Depuis 1994, il est Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.