Le typhon Haiyan a frappé les Philippines le 8 novembre 2013, faisant plus de 6 000 morts. Avec des vents soufflant à 315 km/h, le typhon, baptisé localement Yolanda, est le plus puissant à avoir jamais touché les côtes. La ville de Tacloban, sur l’île de Leyte, en pleine trajectoire du typhon, a été ravagée par les vents et les vagues de 5 à 8 mètres de haut. Des milliers de personnes ont perdu leur maison et ont dû être déplacées. Le typhon laisse derrière lui des paysages apocalyptiques, témoins de l’incroyable puissance de la nature.

La plupart des victimes étaient pauvres et vulnérables, vivant dans des bidonvilles composés de fragiles maisons en bois le long de la côte. Tous ces quartiers ont été rayés de la carte après le passage du typhon.

Les habitants racontent que la baie était complètement vide avant la marée de tempête. Certains y ont vu un mauvais présage et sont allés se réfugier dans des immeubles plus solides, sur les hauteurs de la ville. Mais, à Tacloban, des milliers de personnes n’ont pas connu cette chance alors que de gigantesques vagues noires ont déferlé sur l’île. Pendant des semaines, les cadavres ont jonché le sol, parmi les débris et aux abords des routes.

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J’ai passé deux semaines à Tacloban peu après la tempête. Puis j’y suis revenu pendant une semaine, début janvier, afin de rendre compte de l’ampleur de la destruction, de l’aide humanitaire déployée et des efforts incroyables pour nettoyer et reconstruire l’île.

Pendant les dix premiers jours, plus de 50 000 personnes ont été évacuées par avion vers Cebu et Manille, avec l’aide de la flotte américaine du Pacifique et les forces armées américaines qui ont également fourni de l’aide aux régions les plus reculées.

Ce qui frappe avant tout dans cette tragédie, ce sont les habitants et leur propension à regarder vers l’avenir. Ceci s’explique, en partie, par leur foi et leur conviction que tout finira par s’arranger. Les habitants de Tacloban sont dotés d’une résilience à toute épreuve et déterminés à construire un avenir meilleur sur les décombres du passé. Toutefois, les sinistrés craignent que le désintérêt progressif de la communauté internationale s’accompagne d’une diminution dans l’acheminement de produits de première nécessité. Ce ne sont pas seulement les habitations qui ont été détruites, mais également les moyens de subsistance. Il faudra du temps aux communautés frappées par le super-typhon pour se relever de cette épreuve.

La plupart des clichés datent de novembre et décembre 2013 ; certains ont été pris dix semaines après la tempête, en janvier 2014.

*Sean Sutton *

Sean Sutton

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© Anna Sutton
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