Le 17 janvier 1991 marqua le début de la guerre du Golfe. Quarante-trois jours plus tard, près de 140.000 tonnes d’explosifs avaient déjà été larguées sur l’Irak, soit l’équivalent de plusieurs bombes atomiques de la puissance de celle d’Hiroshima.

Les morts se comptèrent par plusieurs milliers. En avril 1991, les forces alliées et l’Irak signèrent un cessez-le-feu qui mit officiellement fin à la guerre du Golfe mais les sanctions imposées à l’Irak en août 1990, suite à l’invasion du Koweit, étaient déjà en vigueur.

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Toutes les grandes infrastructures du pays ont été rasées, annihilées. Aujourd'hui plusieurs tonnes de fragments provenant de bombes chargées d'uranium radioactif sont encore éparpillées sur tout le territoire et les sanctions, toujours d'actualité, continuent d'avoir des répercussions négatives.

Alors que les autorités américaine et irakienne se rejettent mutuellement la responsabilité des effets de ces mesures, ce sont les enfants les premiers affectés par le drame quotidien qui se joue dans le pays. Les hôpitaux, dont naguère l'excellence des soins attirait les patients, de l'Irak comme des pays avoisinants, sont désormais dépourvus de fournitures et de médicaments. Seuls les nécessiteux qui ne peuvent s'offrir autre chose viennent encore dans ces cliniques fantômes, qui n'ont plus que le strict minimum en équipements, en médicaments et en personnel qualifié.

Les répressions contre l'Irak lui interdisent de vendre ses ressources et son pétrole afin de subvenir à ses besoins essentiels. Malgré la mise en place d'un programme chapeauté par les Nations unies, autorisant les ventes de pétrole dans l'unique but de procéder à des importations alimentaires, les modestes sommes ainsi dégagées (5,6 milliards de dollars par semestre) achoppent sur de nombreux obstacles.

Parmi ceux-ci, les chinoiseries administratives imposées par les Nations Unies et la mauvaise gestion des Irakiens. Les sanctions, conçues à l'origine pour affaiblir le pouvoir, ont fini par se retourner contre la population qu'elles étaient censées protéger.

Ainsi, chaque mois, près de 5.000 enfants succombent à des maladies provoquées par les rayonnements (selon un rapport récent publié par l'UNICEF), sans parler de tous ceux qui souffrent de malnutrition et de déformations congénitales.

Andrea Motta

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