En 1999, Associated Press (AP) commandait à John Moore, alors directeur photo d’AP à Mexico, un grand reportage sur les effets culturels, économiques et politiques de la mondialisation, en prenant pour terrain d’étude le tracé originel de l’autoroute panaméricaine.

Lors de sa conception, l’autoroute devait relier Laredo, au Texas, à Buenos Aires, en Argentine. Accompagné de Niko Price, reporter lui aussi chez AP, Moore se rendit dans tous les pays bordant la panaméricaine – Mexique, Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie, Équateur, Pérou, Chili et Argentine. La route traversant ces pays se poursuit dans interruption, sauf dans la Serranía del Darién, au Panama, dense réseau de jungle et de cours d’eau qui marque la frontière entre Amérique du Nord et du Sud.

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Ce reportage est le fruit de plusieurs voyages distincts le long du parcours de l'autoroute en Amérique Latine. La partie photographique était terminée en septembre 2001, mais les actes de terrorisme et les événements qui s'ensuivirent, dans le cadre de la "guerre internationale contre le terrorisme", ont fait que le sujet n'a pas pu être publié avant la fin de l'année 2002.

Dans ce reportage, l'autoroute apparaît de temps à autre comme une métaphore de la mondialisation, révélant la disparition progressive des frontières sous l'effet des échanges internationaux et la lente adaptation des cultures autochtones à une économie mondiale qui laisse sur la touche un grand nombre de personnes. Ces images empreintes de mélancolie nous montrent un Amérique Latine qui lutte pour conserver son identité, en dépit de la marche impitoyable du "progrès".

John Moore

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