Depuis les années 80, la plus grande ville du Pakistan, Karachi, est baptisée “Ville de la mort “ à cause des violences politiques et ethniques qui y sont perpétrées et de l’instabilité qui en découle. Il y a deux ans, cette ville portuaire de 14 millions d’habitants a été fortement ébranlée par deux graves attentats et par l’arrestation de plusieurs militants islamistes qui vivaient clandestinement dans cette métropole où règne la confusion. Les attentats suicide y sont fréquents. Il en va de même des accrochages violents et souvent meurtriers entre musulmans sunnites et shi’ites.

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Au cours des vingt dernières années, la ville a connu de nombreux enlèvements, fusillades, pillages, incendies criminels et assassinats. Quelques 400 000 personnes, pour la plupart des paysans démunis, continuent d’arriver chaque année malgré un taux de chômage qui atteint 12%. Les dépenses militaires et les intérêts sur la dette publique engouffrant quasiment 85% du budget national, ce qui laisse moins de 10% pour la santé, l’éducation et le développement, le gouvernement central n’est pas prêt de venir en aide à cette ville. Le système de protection sociale du pays est au bord du précipice. Et la population de Karachi, en proie aux tensions ethniques, à la misère, à la violence et à la corruption, a le plus grand mal à assurer sa survie.

Pendant plusieurs mois (dans un premier temps en mission pour le magazine Newsweek), Bertrand Meunier a réussi à saisir l’âme de cette ville sombre et énigmatique. Ces photographies nous révèlent l’histoire d’une ville empreinte de tension, d’incertitude et d’une profonde tristesse.

Bertrand Meunier

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