Kaboul
Amir Shah
Associated Press
“Lorsque je veux prendre une photo, ma première préoccupation est que la ou les personnes concernées ne voient pas l’appareil photo. En Afghanistan, quand quelqu’un voit un appareil photo tout le monde se rassemble et soudain c’est le chantier : de nombreuses personnes essaient d’entrer dans le cadre.
Ensuite, j’observe la scène, l’arrière-plan, afin de décider de la meilleure façon de faire ma photo. Où est-ce que je dois me tenir ? Comment vais-je m’y prendre pour inclure ce que je veux dans ma photo ? Les yeux d’un photographe doivent être puissants, toujours aux aguets. Vous devez toujours avoir votre appareil en bandoulière, jour et nuit.
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Une image, c’est comme un oiseau. Si vous n’êtes pas attentif, elle s’envole brusquement et vous la manquez. Et vous pouvez rester planté là pendant 10 jours sans qu’elle ne revienne jamais.
Sous le régime des Taliban j’avais un petit appareil photo dans ma poche, à l’abri du regard de la police religieuse puisque les photographies étaient interdites. Mais j’ai quand même pris des photos, même pendant les attaques de la coalition menée par les Etats-Unis. J’étais néanmoins toujours à l’affût des représentants du ministère du vice et de la vertu et du ministère de la justice. C’étaient les plus coriaces. Mais j’avais de l’expérience ; je regardais d’abord autour de moi en essayant d’identifier ceux qui étaient là et de savoir s’il y avait des agents de la police religieuse. Si ce n’était pas le cas, je sortais vite mon appareil de ma poche et je prenais ma photo.
Mais j’étais toujours inquiet car je ne savais jamais si un passant quelconque allait ou non avertir les Taliban".