Japon, 11 mars 2011, la terre tremble au large des côtes nord-est de l’archipel. Un énième séisme pour une nation habituée à ce type de manifestation sismique. Mais non. Cette fois, ce n’est pas pareil. Cette fois, alors que les Japonais ont déjà repris le cours de leur journée dans le calme après avoir respecté les consignes de sécurité, les premières bribes d’informations viennent faire naître un sentiment d’angoisse. Cette fois, la violente secousse de 8,8 sur l’échelle de Richter engendre un terrible tsunami qui déferle sur le pays du Soleil levant. Les chiffres, bien qu’affolants, ne rendent pas vraiment compte de l’étendue de la catastrophe – on parle de « vagues gigantesques », hautes de 20 mètres, atteignant parfois 800 km/h. Quelque chose d’abstrait pour nous qui sommes étrangers à ce genre de phénomènes. Et puis, au bout de quelques heures, les premières photos qui succèdent aux dépêches viennent illustrer les faits. Cette vague sombre, apocalyptique, qui s’écrase sur la ville de Miyako et sur de nombreuses métropoles du nord-est du Japon ; ces voitures, empilées par les eaux comme des jouets dans l’aéroport de Sendai ; cette jeune femme en pleurs, assise devant les ruines de Natori : des images fortes et bouleversantes, qui resteront gravées dans nos mémoires.

daysjapan_133_ryuichihiroka.jpg
daysjapan_110_isseikato_reu.jpg
daysjapan_091_hirotosekiguchi.jpg
daysjapan_048_soichirokoriy.jpg
2011_daysjapan_134_epamoine.jpg
daysjapan_040_kazutakayaega.jpg

Et le cauchemar ne s’arrête pas là. Alors que la situation ne saurait être plus critique, les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagés par le tsunami, commencent à chauffer, allant jusqu’à frôler la fusion tant redoutée. Le drame est désormais total. Seconde puissance mondiale incarnant depuis toujours l’ordre et la discipline, le Japon est à genoux et peine à s’organiser entre le sauvetage des rescapés et la gestion de la crise nucléaire.

Mais face à cette tragédie, les Japonais feront preuve d’une solidarité et d’une dignité exemplaires. À l’image de ce moine majestueux, priant sous la neige pour les défunts encore prisonniers des décombres, véritable symbole de l’esprit magnanime de tout un peuple.

Vincent Jolly

Days Japan

days_japan.png
Voir les archives