Pendant quinze ans, et ce jusqu’en 1975, les guerriers Hmong étaient les courageux et loyaux alliés des États-Unis, leur procurant un important soutien en matière de combat, de reconnaissance et de sauvetage dans le cadre de la guerre secrète menée au Laos par la CIA contre les Vietnamiens et le Pathet Lao.

En avril 1975, les États-Unis retirèrent leurs soldats d’Indochine; au cours du mois qui suivit, la CIA évacua la base secrète de Long Cheng au Laos, envoyant environ 2 500 officiers Hmong et leur famille en Thaïlande. De nombreux combattants Hmong et leur famille, laissés pour compte, tentèrent quant à eux de rejoindre à pied le Mékong pour atteindre la Thaïlande. Au cours de leur fuite, des milliers périrent aux mains des soldats vietnamiens ou du Pathet Lao.

Quinze ans plus tard, ceux qui ne parvinrent jamais à gagner la Thaïlande font encore l’objet d’une persécution, voire d’un génocide, par l’armée laotienne, en raison de leur allégeance aux États-Unis.

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Au cœur de la zone militaire spéciale de Moung Xaysomboune, cachée au cœur des montagnes du nord du Laos, un groupe d'anciens combattants secrets de la CIA et leurs familles luttent encore à ce jour pour leur vie. Souffrant d'une grave pénurie de nourriture et de munitions, leur tactique est simple et dictée par la situation difficile dans laquelle ils se trouvent : se défendre et s'enfuir. Leurs circonstances sont de plus en plus désespérées, à mesure que les soldats laotiens, déterminés à accomplir leur mission de génocide, referment sur eux leur étau.

"La prochaine fois", selon le commandant Hmong Moua Toua Ther, lorsque les hélicoptère viendront, nous ne pourrons plus fuir ou nous cacher. Nous serons abattus comme des animaux sauvages".

Je crains qu'au moment même ou vous regardez ces photographies, un grand nombre de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants ne soient déjà morts ou mourants dans les montagnes du Laos.

Philip Blenkinsop

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