Le titre « France périphérique » est emprunté à l’ouvrage éponyme du géographe Christophe Guilluy, qui aborde les problématiques politiques, sociales et culturelles de la France contemporaine par le prisme du territoire. Il s’intéresse à l’émergence d’une « France périphérique » qui s’étend des marges périurbaines les plus fragiles des grandes villes jusqu’aux espaces ruraux, en passant par les petites villes et villes moyennes. Il souligne que désormais, 60 % de la population et les trois quarts des nouvelles classes populaires vivent dans cette France périphérique, à l’écart des villes mondialisées.

En 2021, la France comptait plus de 9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Cela correspond à un revenu disponible de 1 158 euros par mois pour une personne vivant seule, et de 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. Et comble pour l’un des premiers pays producteurs agricoles mondiaux, entre 2 et 4 millions de citoyens ont recours aux aides alimentaires en 2020. (Chiffres Insee ne tenant compte que de la France métropolitaine.)

J’ai commencé ce travail en 2015 après trois années passées à documenter l’extrême précarité (bidonville tsigane en 2012, CHU et centre d’hébergement d’urgence en 2013 et 2014). Je m’intéresse désormais aux classes populaires et moyennes, aux évolutions qui modifient la société française en profondeur, sur le long terme.

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