Visionnez la rencontre avec Ad van Denderen, modérée par Caroline Laurent-Simon https://cloud.imagesevidence.com/index.php/s/bmWMHoQJ69dSkep

Durant sa longue carrière dans la photographie documentaire, le photographe néerlandais Ad van Denderen a tellement voyagé pour ses projets qu’il était en quelque sorte toujours « en route ». Le titre de son exposition fait également référence à une autre dimension, plus importante encore peut-être, de la notion d’être en route.

Ad van Denderen cherche depuis toujours de nouvelles manières de créer une image, de faire la différence. La profondeur et la ténacité avec lesquelles il s’est souvent concentré sur un seul sujet pendant des années sont particulièrement remarquables. En tant que photographe, il s’intéresse à la vie quotidienne de personnes dans des situations de conflit. Dans un monde de plus en plus complexe où les perceptions du photojournalisme évoluent, il s’aventure au-delà des idées reçues et, plutôt que de rechercher les sujets d’actualité, se concentre sur une situation et ses mécanismes sous-jacents. Ad van Denderen a développé sa propre signature photographique narrative, puis est passé, vers l’an 2000, à un langage visuel plus conceptuel.

Avec cette nouvelle approche, il a repoussé les limites de la photographie documentaire. La réflexion et la représentation sont devenues plus importantes que l’enregistrement. Il a fallu trouver de nouvelles utilisations des techniques photographiques et de nouvelles façons de présenter son travail. Il est passé du noir et blanc à la couleur, d’un appareil photo 35 mm à un moyen-format, et de la page imprimée d’un magazine aux murs d’un lieu d’exposition. Il est frappant de constater que les sujets qu’il traite depuis tant d’années, tels que les migrations et les conflits géopolitiques, sont toujours d’actualité.

Son premier grand projet documentaire, Incarcerated (1978-1979), portait sur un centre de détention à Amsterdam, où il a pris part à la routine quotidienne et s’est lié d’amitié avec certains de ses codétenus. Un autre de ses projets initiaux portait sur la fermeture des mines de charbon de Winterslag et de Waterschei en Belgique : Genk, a new home (1987-1988). Les mineurs venaient de toute l’Europe et, après avoir perdu leur emploi dans les mines, ne sont pas retournés dans leur pays d’origine.

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