Ils sont les officiers que personne ne veut voir, porteurs d’un message qu’aucune famille de militaire ne veut jamais entendre. Ça commence par un coup à la porte. Le journal Rocky Mountain News suit depuis près d’un an le Major Steve Beck chargé de la tâche la plus difficile de sa carrière: annoncer aux familles le décès des soldats. Lorsque les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont commencé, Beck se voyait menant ses hommes au combat. Au lieu de cela, on lui a confié le devoir d’informer les familles du décès des soldats et d’organiser les obsèques. Alors que Beck et ses camarades montent la garde en permanence devant les cercueils d’hommes qu’ils n’ont jamais connus, les Marines réconfortent les familles des hommes tombés au combat et retiennent leurs propres larmes. Lorsqu’ils frappent à la porte, ce n’est que le début.

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J’ai rencontré le Major Steve Beck pour la première fois en chemin vers l’aéroport international de Denver où il allait attendre la dépouille d’un Marine tué à Fallujah. Alors que l’avion atterrissait, il m’a dit quelque chose qui m’a profondément marqué, quelque chose qui résume parfaitement les neuf mois que nous avons passés ensemble par la suite. « Dans cette expérience, certains instants vous donnent un coup de fouet, d’autres vous vident de toute substance. Ces instants sont brefs, mais ô combien décisifs. Vous êtes sur le point de vivre l’un de ces instants. » Ce projet n’a pas pour but de politiser la guerre, au contraire, il vise à mettre un nom sur tous ces numéros qui s’effacent chaque jour un peu plus de la mémoire collective.

Todd Heisler

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