Lauréat·e : Visa d’or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) 2024

Dans l’est de la République démocratique du Congo, un conflit oppose les forces gouvernementales et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle soutenu par le Rwanda selon les Nations unies. Plus d’un million de civils ont été contraints de fuir et de chercher refuge dans de vastes camps de déplacés. Séquelle du génocide rwandais de 1994, le conflit s’est intensifié jusqu’à atteindre un niveau critique. Sur la ligne de front, les Forces armées de la RDC tentent de ralentir l’avancée des rebelles. Des forces militaires et des mercenaires de plusieurs pays sont présents sur le terrain, utilisant des armes lourdes et menant des frappes aériennes. Alors que chaque camp cherche à s’emparer de territoires, les roquettes, l’artillerie et les mortiers ont commencé à toucher des cibles civiles, dont des camps de déplacés, faisant des dizaines de victimes et des centaines de blessés.

Pour les civils pris au piège derrière la ligne de front, la communauté internationale est impuissante et aucun signe ne laisse envisager une issue pacifique. Dans la région, la violence se transmet de génération en génération. De nombreuses familles ont été déplacées à maintes reprises, notamment lors de la dernière offensive du M23 lancée en 2022.

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Au cours des deux dernières années de combats, les lignes de front se sont resserrées, forçant les civils à fuir vers des zones de sécurité de plus en plus restreintes autour de la ville de Goma. Mais même dans les camps de déplacés, la sécurité n’est pas garantie : les maladies se propagent, la nourriture est rare et les violences sexuelles sont endémiques. Les opérations militaires se poursuivent aux alentours, à quelques pas des camps, et la menace de la violence plane en permanence.

Les civils sont très régulièrement ciblés par les attaques, comme lors du massacre de Kishishe en 2022 où plus de 130 civils ont été tués par les rebelles du M23, et du bombardement du camp de déplacés de Mugunga en 2024 qui a fait 35 morts. Des milices locales se sont unies pour lutter contre les rebelles du M23, mais elles aussi sont accusées de s’en prendre aux civils et d’avoir détruit plusieurs villages. Ce recueil de photographies est issu de mon travail à plein temps pour couvrir la crise du M23 depuis la résurgence du conflit. Les images de la situation humanitaire et du conflit ont été prises entre 2022 et 2024, alors que Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, était encerclée par les forces rebelles.

Hugh Kinsella Cunningham

Hugh Kinsella Cunningham

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© Paul Lorgerie
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