Côte d’Ivoire
Issouf Sanogo
Agence France-Presse
Depuis le coup d’État militaire du général Robert Gueï en 1999, la Côte d’Ivoire alterne entre coups d’État, élections et cessez-le-feu. Issouf Sanogo en est l’un des témoins depuis plus de dix ans. La Côte d’Ivoire faisait figure d’exemple en matière de démocratie et de stabilité économique. Mais en 2000, lors des élections officialisant la prise de pouvoir de Robert Gueï, le pays n’est pas épargné et tombe dans la dérive comme ses voisins africains. La rébellion sanglante démarre réellement en 2002, suite à l’élection de Laurent Gbagbo. Les rebelles ne reconnaissent pas ce nouveau dirigeant et prennent la ville de Bouaké au centre du pays au mois de septembre. Laurent Gbagbo appelle les hommes en âge à se rallier à son armée. Les rebelles ne parviennent pas à prendre le contrôle de tout le pays et les accords de Marcoussis sont signés en janvier 2003. Laurent Gbagbo se maintient au pouvoir et des postes ministériels sont attribués à certains de ses opposants. Les partisans de Gbagbo n’acceptent pas ce pacte et attaquent les forces militaires françaises postées à Abidjan. Les Nations unies envoient des casques bleus pour sécuriser l’ouest du pays où les affrontements restent encore violents.
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Ces accords ne suffisent pas et la santé économique du pays est mise à mal. Début 2008, les jeunes et de nombreuses femmes manifestent contre « la vie chère » et la hausse des prix. 2008 est aussi une année charnière. Laurent Gbagbo annonce enfin des élections, promises lors des accords de paix de Ouagadougou en 2007, et organise un processus d’identification des électeurs. Nombre d’Ivoiriens sont dépourvus de papiers d’identité. Mais les agents chargés de ce recensement se mettent en grève, le processus ralentit et les lieux d’identification ne sont pas sécurisés pour les civils. Les rebelles demandent au gouvernement de reporter les élections. Elles ont enfin lieu à l’automne 2010. Après onze années de crise politico-militaire, les Ivoiriens se rendent aux urnes dans le calme lors du premier tour. Le second tour opposera Alassane Ouattara, représentant des ex-rebelles, et Laurent Gbagbo, président sortant. Gbagbo est proclamé vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel alors que la Commission électorale indépendante crédite Ouattara d’une large victoire. L’ONU et de nombreux autres pays reconnaissent Ouattara comme le président élu et appellent Gbagbo à s’incliner. Ce dernier résiste et des violences postélectorales s’ensuivent. Malgré les tentatives de médiation de dirigeants africains, la crise persiste et s’enlise, poussant de nombreux Ivoiriens à quitter leur pays. L’opération de l’ONU ne parvient pas davantage à maintenir le calme. La crise va durer jusqu’au 11 avril 2011 lors de l’arrestation de Laurent Gbagbo, suivie de la prise de pouvoir officielle d’Alassane Ouattara. Le 21 mai 2011, Alassane Ouattara est investi président de la Côte d’Ivoire lors d’une cérémonie officielle.