Cette exposition est constituée d’une série des reportages sur l’Afrique après la décolonisation et la guerre froide. Il est attristant de constater qu’il s’agit d’images habituelles, voire prévisibles. Elles témoignent d’une échelle de souffrance inconcevable en Occident, mais terriblement typique en Afrique. Si la plupart de ces photos concernent des événements hautement médiatisés, comme le génocide rwandais, il n’en reste pas moins qu’elles auraient pu être prises n’importe où en Afrique. En effet, il n’y a pas pénurie de catastrophes en Afrique.

Par ces reportages, je souhaite souligner l'importance des événements et prouver que l'objectif de la paix ne sera jamais atteint si nous ne défendons pas les droits de l'homme les plus fondamentaux non seulement en Europe, mais aussi aux quatre coins du monde. Je caresse l'espoir que ces images nous ferons nous inquiéter de la pauvreté, de la corruption et des guerres civiles qui sévissent en Afrique. Mais plus que tout, j'espère que les gens représentés dans ces images, par le fait d'avoir été photographiés, ne resteront pas dans une souffrance invisible, mais auront contribué à faire évoluer les choses dans le bon sens, même à une petite échelle, et cela grâce à l'effort d'information fourni par les médias.

Photographier la guerre civile et la corruption en Afrique, c'est une mission sans fin et qui semble aboutir à bien peu de choses. Les plus graves violations des droits de l'homme continuent de se poursuivre impunément sur ce continent; les guerres civiles qui font rage depuis si longtemps au Soudan, au Congo ou en Angola, font des milliers de morts tous les mois. Les pays occidentaux et le FMI versent et octroient toujours des financements à des gouvernements africains bien connus pour ne pas respecter les droits de l'homme. Peut-être en parlant de ces événements serons-nous obligés de réfléchir aux conséquences qui pourraient découler d'une situation que nous laisserions se dégrader sous nos yeux.

Liz Gilbert

Liz Gilbert

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