Dès ma première visite en Afghanistan, fin 2001, j’ai été attirée par le pays, son peuple et ses paysages remarquables.

Les Afghans ont une force de survie qui m’a captivée visuellement. J’ai continué de me rendre en Afghanistan pour couvrir l’actualité mais, progressivement, la diversité de la vie quotidienne que je photographiais m’a fascinée. D’où ces images, qui offrent une « tranche de vie » de l’Afghanistan, du pays ravagé par la guerre, fin 2001, à aujourd’hui. Pour moi, elles font partie d’un projet photographique en cours, qui débouchera sur un livre.

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L’Afghanistan est un pays en transition, qui connaît une paix très fragile. Au cours des deux dernières années, la violence s’y est accrue, et les commentateurs estiment que 2008 sera sans doute l’année la plus sanglante depuis le début de l’insurrection. On accuse le Pakistan d’exporter ses problèmes en incitant davantage de combattants extrémistes à passer la frontière afghane. En plus des nombreuses difficultés qui pèsent sur le pays, la déception provoquée par le gouvernement est croissante ; il est donc à craindre que les Taliban, qui recourent maintenant volontiers à des tactiques « à l’irakienne » pour pénétrer dans les campagnes de Kaboul, ne continuent à gagner du terrain.

Si les Afghanes ont plus de liberté qu’avant, elles n’en demeurent pas moins dans la position traditionnellement inférieure que leur impose la société, régie par des lois islamiques conservatrices qui définissent ce qu’une femme est autorisée à faire dans un monde dominé par les hommes. Dans certains cas, les plus terribles, la violence à l’encontre des femmes devient tellement incontrôlable qu'elles tentent parfois de s’immoler pour échapper au cauchemar de leur existence.

L’Afghanistan est le plus grand producteur d’opium au monde ; raffiné et transformé en héroïne, ce dernier est vendu dans le monde entier. La lutte contre l’économie des stupéfiants est un processus lent et ardu, or l’héroïne est bon marché dans les rues de Kaboul : pour environ trois dollars US, on peut acheter sa consommation journalière… la tentation est forte.

Paula Bronstein

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