Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder

Le 15 août 2021, à la faveur du retrait américain, les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan, vingt ans après en avoir été chassés. Dès leur retour, une chape de plomb retombe sur le pays. Les médias sont muselés, les filles exclues de l’enseignement secondaire, la musique interdite. La gent féminine est de nouveau sommée de se couvrir de la tête aux pieds : dans les villes, les voiles des longues abayas noires flottent aux côtés des tchadris bleu électrique. Écartées de la majorité des lieux de travail et de socialisation, les femmes sont effacées de la sphère publique, claquemurées chez elles. Cette mise à l’écart est d’autant plus douloureuse pour les citadines que l’Occident avait encouragées à s’émanciper, à voir le monde autrement.
Face à l’installation progressive de la théocratie, j’ai cherché à documenter le quotidien tragique des femmes : leur enfermement, mais aussi leur résilience. J’ai voulu dresser le portrait d’une société contrainte, qui s’adapte tant bien que mal et tente de résister à des décrets de plus en plus liberticides.

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