Warm Waters est un projet d’enquête photographique sur l’impact du changement climatique sur les communautés et la faune dans les régions océaniques du globe, de l’Arctique au Pacifique Sud en passant par les nations insulaires d’Océanie.

Vlad Sokhin a voyagé de la pointe nord de l’Alaska jusqu’aux confins de la Nouvelle-Zélande et dans toute l’Océanie pour photographier les conséquences du réchauffement provoqué par l’homme. Le changement climatique est désormais la crise environnementale la plus grave de l’histoire de l’humanité. Warm Waters s’intéresse tant à certaines des plus petites nations du monde qu’aux pays les plus riches, et montre que le changement climatique n’est pas une menace éloignée concernant les générations futures, mais bien un problème urgent qu’il faut affronter sans plus tarder.

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L’année 2016 a été la plus chaude jamais enregistrée et les températures océaniques sont en hausse. Le phénomène El Niño contribue au changement climatique dans le Pacifique et ses effets ne cessent de s’aggraver. Entre les cyclones de force 5 frappant les Fidji et le pergélisol qui fond sous les maisons des Amérindiens de l’Alaska, les événements météorologiques – tempêtes, sécheresses, inondations – sont de plus en plus extrêmes et fréquents. Conjugués à la montée des eaux, ces événements ont placé les populations de l’Arctique et du Pacifique en première ligne du changement climatique.

Les conditions météorologiques ont des incidences éminemment complexes, entraînant des transformations de l’environnement physique qui, à leur tour, ont des répercussions sur les traditions, les cultures et l’histoire. La montée des eaux et l’érosion du littoral réduisent la masse terrestre déjà limitée de nombreuses îles, et les modifications des écosystèmes affectent les ressources alimentaires et le tourisme. Certaines communautés érigent des digues, mais celles-ci seront rapidement détruites par des tempêtes. Après un cyclone, les habitants reconstruisent leurs maisons et les écoles, mais un nouveau cyclone les balayera sur son passage. La hausse des températures fait fondre la glace, et les fissures qui apparaissent mettent à rude épreuve des communautés pourtant soudées. Les populations côtières doivent se déplacer vers l’intérieur des terres, voire quitter leur île dans des cas extrêmes. Ce n’est pas la guerre ou la persécution qu’elles fuient, mais bien leur propre environnement. Ce sont les premiers réfugiés climatiques du monde.

Plus une communauté insulaire tarde à trouver des solutions, plus elle voit se réduire la surface de son île. Tandis que l’on continue de débattre des causes du changement climatique, il s’agit pour les habitants du Pacifique de réussir à s’adapter et à survivre. Le dioxyde de carbone émis par l’homme s’accumule dans l’atmosphère et les communautés vulnérables sont directement confrontées à la dure réalité de l’un des plus grands défis jamais rencontrés par l’humanité. Cependant de nombreuses communautés du Pacifique sont optimistes et résilientes. Beaucoup d’entre elles ne se résignent pas à n’être que les victimes passives du changement climatique et sont déterminées à trouver elles-mêmes des solutions.

Depuis qu’il a commencé à travailler sur Warm Waters en 2013, Vlad Sokhin y a consacré la plus grande partie de son temps. Le projet couvre l’Alaska (États-Unis), la péninsule du Kamtchatka (Russie), les îles Mariannes du Nord, Guam (États-Unis), Palaos, les États fédérés de Micronésie, les îles Marshall, Kiribati, Tuvalu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Vanuatu, Niue et Tokelau (Nouvelle-Zélande).

Vlad Sokhin

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