Mark Borisevich Markov-Grinberg est né en 1907 à Rostov -sur-le-Don. Aujourd’hui, à 95 ans, il est l’un des rares photographes vivants témoin de toute l’histoire de l’Union Soviétique.

Intéressé par l’écrit, il commence à travailler dès 1925 pour le journal « Sud Soviétique ». Mais très vite il réalise lui-même les photographies de ses propres articles, conscient des limites de l’écrit à une époque où la photographie commence à s’affirmer dans un rôle documentaire majeur. Il n’était d’ailleurs pas le seul à penser ainsi, puisqu’au début des années 20, Lénine écrivit un long texte vantant l’utilité de la photographie aux fins de la propagande.

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Ses années de formation sont également les années post-révolutionnaires en Russie. L’enthousiasme est de mise, chacun ayant l’impression de participer à la création d’un monde meilleur et les années 20 seront aussi les années les plus libres pour les milieux culturels. Markov-Grinberg conçoit alors son travail aussi bien sous un aspect artistique que documentaire. C’est cet intérêt combiné qui explique sans doute pourquoi il n’a jamais fait partie du courant constructiviste, même si ses rapports avec A. Rodchenko ou B. Ignatovich étaient bons. " D’habitude les angles bizarres ne nous attiraient pas, nous les réalistes. Comment pouvez-vous marcher sur un horizon en diagonale ? ".

En 1926 Mark Markov-Grinberg s’installe à Moscou et jusqu’en 1938 il sera le correspondant de divers magazines et agences (Ogoniok, Tass, etc.) Durant cette période il photographie des artistes et son magnifique portrait du poète V. Mayakovski, pris en 1926 dans une chambre d’hôtel, sans éclairage, avec un temps de pose de 20 secondes, reste encore à ses yeux, et aux nôtres, un modèle du genre. Cependant, à l’instar de ses pairs, Markov-Grinberg photographie surtout les constructions de sites industriels, les créations de kolkhozes, les bassins miniers, bref tout ce qui servait à glorifier la politique économique du pays dirigé par Staline. Suivent les années de guerre.

En 38-39, il est correspondant pendant la guerre contre la Finlande. Mobilisé de 1941 à 1943, il continue à faire des photos quand il le peut et à partir de juillet 1943 il est nommé correspondant pour la revue des armées « Slovo Boitsa ». Ses photographies de guerre, quasiment inconnues en Occident, ont eu un succès mérité en URSS. Par la suite Mark Markov-Grinberg continuera à travailler pour diverses revues et agences.
Son travail présenté à Visa Pour l’Image est sa première exposition individuelle en France.

Mark Grosset

Exposition présentée par Mark Grosset

Mark Markov-Grinberg

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