Ils représentent un dixième de la population juive d’Israël et, loin de former un bloc monolithique, ils se divisent en une multitude de courants, regroupés autour d’un maître vénéré ou d’une idée forte. Hassidim, prônant l’adoration de Dieu dans la joie, ashkenazim, originaires d’Europe de l’Est, sépharadim, originaires d’Afrique du Nord et des pays arabes, sionistes et anti-sionistes… Leur dénominateur commun est une foi inébranlable en Dieu et un attachement immuable à la Torah, la loi mosaïque transmise par Dieu à Israël dans le désert du Sinaï, il y a plus de trois mille ans.

Selon qu’ils appartiennent à un courant ou un autre, à la “cour” de tel ou tel maître, leur costume diffère, mais presque tous sont reconnaissables à leur costume, au chapeau noir, à leur barbe et à leur papillote. Ils se singularisent ainsi d’un monde des laïcs dont ils rejettent les valeurs, mais qui influe de plus en plus sur leur mode de vie.

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Les photos exposées sont une tentative de saisir des "instants d'éternité". Les Haredims traversent en effet l'Histoire ancrés corps et âme dans une autre dimension du temps. Adossés aux temps bibliques, ils vivent le temps présent en se projetant vers la Jérusalem céleste, à venir avec les temps messianiques. Leur noyau le plus dur considère comme un blasphème l'Etat juif moderne créé par les pionniers sionistes, le royaume terrestre d'Israël ne devant renaître, selon eux, qu'avec la venue du Messie, et être régi selon la seule loi mosaïque.

J'ai tenté de montrer au travers des photographies exposées certains aspects peu connus de leur vie, comme le rite purificateur de l'immersion dans des bassins, le pèlerinage sur les tombeaux des rabbins vénérés auxquels, par la prière, ils demandent d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

Menahem Kahana

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