Muhammed Muheisen

L’actualité est là, sous vos yeux, mais derrière se cache une réalité tout autre. Il suffit de se retourner…

Pendant plus d’une décennie, j’ai couvert des événements dans des pays ravagés par la guerre ou dévastés par des séismes, inondations ou autres catastrophes naturelles. Mais toujours, des scènes surprenantes et pleines de vie se sont déroulées devant mon objectif, ajoutant des couleurs inattendues à l’histoire prévisible. Ces instants sont un rappel du caractère sacré de la vie dans ces régions meurtries, un rappel que chaque jour qui passe, avec son lot de joies et de peines, cède la place à un nouveau jour.

Je suis né et j’ai grandi moi-même dans une région habituée aux conflits. On apprend alors à faire la différence entre le noir et le blanc, à affronter les drames, à toujours aller de l’avant et à penser que derrière la mort se cache la vie, derrière les pleurs, un sourire. Mais on apprend avant tout à survivre.

Au cours des trois dernières années, j’ai couvert le Pakistan où les attentats contre la population civile se comptent par centaines. Des bombes artisanales aux attentats-suicides en passant par des assassinats ciblés, des attaques ont lieu presque tous les jours. Elles sont le fruit du terrorisme, d’un conflit sectaire et d’un mélange de violence politique, religieuse et criminelle. Malgré tout, un souffle de vie, tenace, y subsiste encore.