La Grèce, au bord de la faillite, a bénéficié de trois plans de sauvetage de la part de l’Union européenne et du Fonds monétaire international. Mais les plans de rigueur draconiens adoptés par le Parlement grec s’avèrent de plus en plus douloureux pour une population qui voit ses emplois disparaître et ses salaires et retraites s’effondrer.

Semaine après semaine, mois après mois, les Grecs sont descendus dans les rues pour crier leur colère et protester contre les coupes budgétaires, certains n’excluant plus une sortie de la zone euro, voire de l’Union européenne.

Dans cette atmosphère de crise, la contestation s’est amplifiée et les heurts se sont multipliés entre policiers et manifestants, notamment à Athènes où, sur la place Syntagma, de véritables batailles rangées se sont déroulées à coups de pierres, de cocktails Molotov et de gaz lacrymogènes.

Louisa Gouliamaki, Angelos Tzortzinis et Aris Messinis ont suivi jour après jour ces événements au plus près, quitte à se retrouver pris au piège dans les affrontements entre policiers et manifestants.

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Leurs photos montrent des scènes de violences, des silhouettes fantasmagoriques de policiers et manifestants noyés dans des nuages de fumée, mais aussi des immigrés démunis attendant la soupe populaire, ou bien encore des gens se pressant à une distribution de produits frais offerts par des fermiers.

« C’est dur des deux côtés, pour les manifestants comme pour la police », raconte Louisa, 43 ans, pour qui, en Grèce, « plus personne désormais ne sait où les choses vont s’arrêter ». « Si on veut tout voir, il faut être au milieu, entre policiers et manifestants, mais on risque alors d’être pris à partie par les deux camps », souligne Angelos, 28 ans, auteur d’une photo, prise à dix mètres de distance, d’un policier touché de plein fouet par un cocktail Molotov. Aris, 35 ans, responsable de la photo au bureau de l’AFP à Athènes, et qui a travaillé notamment en Libye pendant le printemps arabe, craint de voir les manifestations empirer. « Maintenant, tout le monde devient violent. Même les vieux jettent des pierres », souligne-t-il.

Tous trois ont déjà été primés lors de concours internationaux pour leur travail sur la Grèce (POYi 2012, CHIPP 2011 et 2012, FotoWeek).

Louisa Gouliamaki

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LOUISA GOULIAMAKI
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Angelos Tzortzinis

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Aris Messinis

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© Levent Kulu
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