Nous voici invités à un voyage mystique et magique, une plongée dans un monde secret, à travers un labyrinthe de chapelles et d’autels, un kaléidoscope de couleurs et de textures, à la découverte d’une mosaïque exceptionnelle d’êtres et de cultures. Au cœur du dédale de ruelles étroites et sinueuses de la vieille ville de Jérusalem, se dresse l’église du Saint-Sépulcre.

Initialement bâtie par les Byzantins, reconstruite par les Croisés, elle occupe le site présumé de la crucifixion, de la mise au tombeau et de la résurrection du Christ. C’est le berceau de la chrétienté, son lieu saint le plus sacré et la destination d’innombrables pèlerins du monde entier.

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Religieux et croyants y chantent des prières dans une multitude de langues qui évoque la Tour de Babel. Des évêques célèbrent des offices en araméen biblique comme jadis, tandis que les voûtes obscures renvoient l’écho de nombreuses autres langues anciennes. Des moines drapés de mystère évoluent autour du tombeau en agitant des encensoirs entre les rais de soleil qui s’infiltrent – étrange croisement de rituels, qui pour certains remontent aux toutes premières sectes chrétiennes. L’église du Saint-Sépulcre est sans doute l’unique lieu au monde où plusieurs processions et messes peuvent se dérouler sous le même toit, devant une assemblée hétéroclite de fidèles récitant leurs prières respectives côte à côte.

Depuis dix-sept siècles, ce haut lieu de la chrétienté attire des pèlerins qui refusent de quitter l’Église avant d’avoir touché et embrassé ses pierres anciennes et sacrées, de s’être agenouillés dans l’extase de la prière devant chacun de ses autels. Dehors, des fidèles portant des croix en bois parcourent la Via Dolorosa, le « Chemin de la Souffrance », qui mène au Saint-Sépulcre.

Si Jérusalem se trouve au cœur de la scène politique internationale, elle est aussi le centre des trois grandes religions monothéistes. À mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, la ville n’est pourtant pas devenue un creuset, mais plutôt une mosaïque de cultures et de religions qui se rencontrent sans jamais fusionner.

Minorité de plus en plus faible au Moyen-Orient, les chrétiens s’inquiètent de leur avenir dans la région sans pour autant s’unir dans l’Église. Souvent divisées, les communautés se battent pour défendre leur identité ethnique et/ou religieuse propre.

Après des siècles de luttes de pouvoir et de querelles de territoire, le christianisme se divise aujourd’hui en six confessions : catholique romaine, grecque orthodoxe et arménienne (les trois principales gardiennes du Saint-Sépulcre selon un édit promulgué en 1852 par le sultan ottoman), ainsi que les Églises copte d’Égypte, syrienne orthodoxe et éthiopienne. À elles toutes, elles composent un mélange remarquable d’êtres et de croyances.

Gali Tibbon

Gali Tibbon

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