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La crise du captagon et des drogues de synthèse en Irak
Alfredo Bosco
Lauréat·e : Visa d'or de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik 2025
L’Irak est confronté à une importante hausse du trafic de stupéfiants. La vente et la distribution sont en augmentation dans les quartiers urbains les plus pauvres et dans les territoires du sud. Face à cette situation, les autorités irakiennes ont mis en œuvre des mesures strictes pour lutter contre leur usage. Les deux principales drogues en cause sont le captagon (fénétylline) et le crystal meth (méthamphétamine). Le captagon est produit en Syrie et, selon les autorités irakiennes, le crystal meth est produit dans des laboratoires en Iran.
La guerre civile qui a éclaté en 2011 a dévasté la Syrie et plongé sa population dans la misère. Le pays s’est rapidement transformé en narco-État, où la production et le trafic de captagon génèrent des milliards de dollars. En 2021 par exemple, le trafic était estimé à 5,7 milliards de dollars (rapport New Lines Institute). Lorsque la Ligue arabe a réintégré la Syrie en mai 2023, le gouvernement al-Assad s’est engagé à réduire le trafic de stupéfiants et la quantité de drogues entrant en Jordanie. Mais cette stratégie n’a eu pour résultat que de rediriger le trafic vers les territoires du Rojava (Kurdistan syrien). Continuellement ciblés et déstabilisés par l’armée turque, ces territoires peinent à contrôler le trafic le long de la frontière entre la Syrie et l’Irak. Et le même phénomène se produit dans le Kurdistan irakien. L’augmentation du nombre d’arrestations liées au captagon en 2023 suggère que les trafiquants utilisent de plus en plus cette région comme une voie de transit.
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