Ils mènent une guerre qui ne dit pas son nom. Sur des lignes de front mouvantes enfouies dans des territoires reculés et hostiles, ils combattent un ennemi qui n’arbore ni drapeau ni uniforme et qui ignore les frontières des États souverains. Souvent mal équipés, ces rangers risquent quotidiennement leurs vies pour de maigres salaires dans un seul et unique but : endiguer le fléau du braconnage. Majoritairement alimenté par une demande des marchés asiatiques et l’émergence des nouvelles richesses chinoises et vietnamiennes, le commerce illégal de trophées d’ivoire, de cornes de rhinocéros, d’écailles de pangolins et autres butins entraîne l’accélération de l’extinction de plusieurs espèces protégées.

stirton_rangers_002.jpg
stirton_rangers_001.jpg

Photojournaliste sud-africain, Brent Stirton documente la lutte contre le braconnage et le trafic d’animaux depuis 2007, année où il réalise cette fameuse photo de la dépouille d’un gorille portée, tel un Christ, par une dizaine de rangers, et qui lui valut un premier prix au World Press Photo. Douze ans et une vingtaine d’autres prix plus tard, en 2019, c’est l’image de Petronella Chigumbura, membre d’Akashinga, la première unité de rangers exclusivement féminine, qui est remarquée et en lice pour la Photo de l’Année.

Tout au long de ces années, Brent Stirton n’a pas cessé de suivre le quotidien des rangers. Zimbabwe, Afrique du Sud, République démocratique du Congo, Tchad, République centrafricaine, Ouganda, Kenya… Partout sur le continent africain, ces hommes et ces femmes affrontent avec résolution cette hydre protéiforme : des chasseurs locaux à la solde des cartels asiatiques jusqu’aux groupes terroristes comme l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony ou les Janjawids soudanais et autres milices tribales. Dans cette guerre d’usure pour la sauvegarde de la faune, les rangers sont en première ligne.
Cette exposition leur est dédiée.
Vincent Jolly
Grand reporter au Figaro Magazine

Brent Stirton souhaite remercier National Geographic, Le Figaro Magazine et GEO d’avoir soutenu son travail et publié ses photos tout au long de ces années.

Brent Stirton

portrait_stirton.jpg
Suivre sur
Voir les archives